Au Sénégal, selon l’enquête STEPS 2015 du Ministère de la Santé, la prévalence de l’hypertension artérielle est de 29,8% chez les personnes de 18 à 69 ans. Plus alarmant encore : d’après les données officielles, seuls 28,4% des hypertendus connaissent leur statut, et parmi eux, seulement 17% sont sous traitement. Cette maladie silencieuse tue plus que le paludisme dans notre pays, provoquant chaque année des milliers d’AVC et d’infarctus qui auraient pu être évités.
L’hypertension ne prévient pas. Elle s’installe discrètement, sans douleur ni gêne apparente, jusqu’au jour où elle frappe brutalement. Pourtant, notre corps nous envoie des symptômes de l’hypertension subtils que nous apprenons aujourd’hui à reconnaître.
Dans cet article, nous explorons comment reconnaître l’hypertension artérielle grâce à ses 8 signes silencieux, les moyens de mesurer sa tension artérielle à domicile, et surtout, comment prévenir l’hypertension naturellement en adaptant nos habitudes sénégalaises.
L’hypertension artérielle, c’est quand la pression du sang dans vos artères dépasse constamment 14/9 (140/90 mmHg). Imaginez vos vaisseaux sanguins comme les tuyaux de votre maison : si la pression de l’eau est trop forte en permanence, les tuyaux s’abîment et peuvent éclater.
Selon l’enquête nationale du Ministère de la Santé du Sénégal, notre pays fait face à une véritable épidémie silencieuse. Une enquête réalisée à Saint-Louis en 2010 a révélé une prévalence de l’hypertension artérielle de 46% chez les adultes de plus de 15 ans. Dans certaines zones rurales comme Guéoul, les chiffres atteignent même 49% chez les sujets âgés.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, l’hypertension multiplie par 7 à 9 le risque d’AVC, par 5 le risque d’insuffisance cardiaque, et par 3 celui d’infarctus du myocarde. À Fann et au Principal de Dakar, les services de cardiologie voient défiler chaque jour des patients qui découvrent leur hypertension… après une complication grave.
Les facteurs de risque sont particulièrement présents dans notre contexte sénégalais : consommation excessive de sel (thiéboudienne, cubes Maggi), stress de la vie urbaine dakaroise, sédentarité croissante, et habitudes alimentaires en mutation. L’urbanisation rapide et l’adoption d’un mode de vie “occidental” amplifient le phénomène.
Pourtant, l’hypertension se contrôle parfaitement quand elle est détectée à temps. C’est pourquoi apprendre à reconnaître les symptômes de l’hypertension peut littéralement vous sauver la vie. Voici les signes de la tension artérielle élevée qu’il ne faut jamais ignorer.
Ces maux de tête ne ressemblent pas aux céphalées classiques que vous connaissez. Ils se caractérisent par une douleur sourde qui vous réveille ou vous saisit dès le lever, typiquement localisée à la nuque et aux tempes.
Contrairement aux maux de tête dus à la fatigue ou à la déshydratation, ces douleurs matinales persistent même après avoir bu de l’eau ou pris un petit-déjeuner. Beaucoup de Sénégalais les attribuent à tort au stress, aux embouteillages de la veille, ou aux obligations familiales.
Vous ressentez des étourdissements en vous levant brusquement de votre lit ou de votre chaise ? Cette sensation de déséquilibre, souvent accompagnée d’une vision trouble momentanée, peut révéler une tension artérielle élevée.
Ces vertiges sont particulièrement notables par forte chaleur, quand la température atteint 40°C à Dakar entre mars and mai. Beaucoup pensent que c’est uniquement dû à la déshydratation, mais l’hypertension amplifie considérablement ce phénomène.
Attention si ces étourdissements surviennent régulièrement, même en intérieur avec la climatisation. C’est un signal d’alarme que votre système cardiovasculaire peine à s’adapter aux changements de position.
Votre vision devient parfois floue sans raison apparente ? Vous voyez des “mouches volantes” ou des points lumineux devant vos yeux ? Vous devenez plus sensible à la lumière du soleil dakarois ?
Ces symptômes visuels reflètent l’impact de l’hypertension sur les petits vaisseaux de la rétine. La pression artérielle élevée endommage progressivement ces vaisseaux fragiles, créant ces troubles de la vision.
Vous vous essoufflez en montant les escaliers de votre maison à étages ? Vous avez du mal à reprendre votre souffle après avoir marché rapidement sur la Corniche ? Cet essoufflement disproportionné par rapport à l’effort est un signe d’alerte majeur.
L’hypertension force le cœur à travailler plus dur pour pomper le sang. Avec le temps, le muscle cardiaque se fatigue et n’arrive plus à répondre efficacement aux demandes d’oxygène de votre corps.
Cet essoufflement peut même survenir pendant des activités simples comme parler longtemps au téléphone ou se dépêcher pour attraper un car rapide. Si vous remarquez que votre endurance diminue sans raison évidente, faites contrôler votre tension.
Vous sentez votre cœur battre fort et rapidement dans votre poitrine, surtout après un repas copieux de ceebu jën ou lors de situations stressantes ? Ces palpitations peuvent révéler une hypertension naissante.
L’hypertension perturbe le rythme cardiaque normal. Votre cœur, soumis à une pression constante, peut développer des contractions irrégulières que vous ressentez comme des “battements forts” ou des “ratés”.
Ces palpitations sont souvent plus marquées en fin de journée, quand la fatigue s’accumule, ou après les grands repas familiaux où l’on consomme beaucoup de sel. Elles peuvent s’accompagner d’une sensation d’oppression dans la poitrine.
Des saignements de nez répétés, sans choc ni traumatisme, peuvent révéler une hypertension artérielle. Ces épistaxis sont particulièrement fréquentes pendant l’harmattan, quand l’air sec fragilise les muqueuses nasales.
Une tension artérielle élevée rend les petits vaisseaux du nez plus fragiles et susceptibles de se rompre spontanément. Si vos saignements de nez durent plus longtemps que d’habitude ou surviennent plusieurs fois par mois, c’est un signal d’alarme.
Vous vous réveillez plusieurs fois par nuit sans raison ? Vous avez du mal à vous endormir malgré la fatigue ? Vous vous levez fatigué même après une nuit complète ? Ces troubles du sommeil peuvent être liés à l’hypertension.
La pression artérielle élevée perturbe la circulation cérébrale et peut provoquer des micro-réveils inconscients. De plus, l’anxiété générée par l’hypertension, même non diagnostiquée, affecte la qualité du repos.
Ces troubles sont souvent exacerbés par la chaleur nocturne dakaroise et les préoccupations quotidiennes. Mais si vous remarquez une dégradation persistante de votre sommeil, pensez à faire contrôler votre tension.
Vos pieds et chevilles gonflent en fin de journée ? Vous gardez la marque de vos chaussettes sur les jambes ? Ce gonflement, appelé œdème, peut révéler que votre cœur peine à faire circuler le sang efficacement.
L’hypertension surcharge le cœur, qui n’arrive plus à pomper correctement le sang veineux de retour. Le liquide s’accumule alors dans les parties déclives du corps, provoquant ces gonflements.
Ce signe est particulièrement visible chez les personnes qui travaillent debout toute la journée (commerçants, enseignants, vendeurs) ou qui passent de longues heures assises (chauffeurs, employés de bureau). La chaleur à Dakar aggrave le phénomène.
Faire contrôler sa tension artérielle à Dakar est plus simple et accessible qu’on ne le pense. Vous n’avez pas besoin d’attendre d’être malade pour connaître vos chiffres.
Les pharmacies de Dakar sont vos alliées : la plupart des pharmacies de Dakar proposent une mesure gratuite de la tension. Les pharmaciens qualifiés utilisent des appareils calibrés et peuvent vous expliquer vos résultats.
Pour une mesure fiable, respectez ces règles simples : évitez le café ou l’ataya dans l’heure précédente, reposez-vous 5 minutes avant la mesure, et n’hésitez pas à faire plusieurs contrôles à quelques jours d’intervalle.
Les tensiomètres automatiques pour la maison sont un excellent investissement. Comptez entre 15 000 et 35 000 FCFA pour un appareil fiable. Choisissez un modèle avec brassard adapté à votre morphologie et validé cliniquement.
Les valeurs normales se situent en dessous de 14/9 (140/90 mmHg). Entre 12/8 et 14/9, on parle d’hypertension légère qui nécessite une surveillance. Au-dessus de 18/11, c’est une urgence médicale qui nécessite une prise en charge immédiate.
La fréquence idéale ? Un contrôle annuel après 40 ans, et plus souvent si vous avez des facteurs de risque ou des antécédents familiaux. En cas de doute, les centres de santé de votre arrondissement proposent également ce service à prix très accessible.
Certains signes nécessitent une consultation en urgence absolue : maux de tête violents et soudains, troubles de la parole, faiblesse d’un côté du corps, douleur thoracique intense, ou essoufflement sévère. Ces symptômes peuvent signaler un AVC ou un infarctus en cours.
Pour une consultation programmée, rendez-vous chez votre médecin traitant si vous présentez plusieurs des signes décrits précédemment, ou si votre automesure révèle des chiffres élevés à plusieurs reprises.
N’attendez pas d’avoir des symptômes évidents. L’hypertension se dépiste, elle ne se ressent pas. Un contrôle systématique après 40 ans, ou plus tôt en cas d’antécédents familiaux, peut vous éviter des complications dramatiques.
Le dépistage de l’hypertension au Sénégal est plus accessible qu’on ne le pense. Les programmes de santé modernes incluent des bilans préventifs réguliers.
Certaines assurances comme Reliance Health facilitent l’accès aux consultations cardiologiques et au suivi des maladies chroniques grâce à la télémédecine.
La prévention de l’hypertension commence dans votre assiette. Réduisez progressivement le sel dans vos plats traditionnels : utilisez moins de cubes Maggi dans le “thiéboudienne”, remplacez une partie du sel par des épices et des herbes fraîches, et goûtez avant de resaler automatiquement.
Le bissap non sucré est votre allié. Cette boisson traditionnelle, riche en antioxydants, aide naturellement à faire baisser la tension. Préparez-le avec des feuilles d’hibiscus fraîches, ajoutez du gingembre et de la menthe, mais évitez le sucre en excès.
L’activité physique adaptée au climat sénégalais est essentielle. Marchez le matin avant 8 heures ou le soir après 18 heures pour éviter la chaleur. La Corniche de Dakar, les berges du Lac Rose, ou simplement votre quartier offrent d’excellents parcours. Même 30 minutes de marche quotidienne font une différence significative.
Pour gérer le stress urbain dakarois, trouvez des moments de calme : quelques minutes de méditation avant la prière, des exercices de respiration dans les embouteillages, ou l’organisation familiale pour partager les responsabilités qui pèsent souvent sur une seule personne.
L’hydratation est aussi importante. Buvez au moins 2 litres d’eau par jour, limitez l’ataya très sucré et très salé, et préférez les jus de fruits frais aux sodas industriels.
Le suivi médical régulier reste indispensable. En cas de doute sur votre tension, la téléconsultation permet un avis médical rapide sans se déplacer dans les embouteillages dakarois. Un bon programme de santé comprend le suivi des maladies chroniques avec des outils digitaux modernes qui facilitent le monitoring à domicile.
Le dépistage systématique commence à 40 ans pour les personnes sans facteur de risque. Mais selon l’enquête STEPS Sénégal, même chez les 18-29 ans, 11% des femmes sont déjà hypertendues. Si vous avez des antécédents familiaux d’hypertension, d’AVC ou de maladie cardiaque, commencez dès 30 ans.
L’hypertension se contrôle mais ne guérit généralement pas. D’après les données du Ministère de la Santé, seulement 8% des hypertendus sénégalais ont une pression artérielle bien contrôlée. Avec un traitement adapté, une alimentation équilibrée et une activité physique régulière, vous pouvez vivre normalement.
Le kinkeliba a effectivement des propriétés hypotensives légères reconnues par la recherche. Cette plante traditionnelle peut compléter un traitement médical, mais ne le remplace jamais. Consommez-le en infusion sans sucre, mais toujours en plus – jamais à la place – d’un suivi médical approprié.
L’activité physique régulière est même recommandée pour faire baisser la tension ! Privilégiez les sports d’endurance modérée : marche rapide, natation, vélo. Évitez les efforts intenses et brutaux. Si votre tension dépasse 18/11, consultez avant de reprendre le sport.
Il existe effectivement une prédisposition génétique. Les études sénégalaises montrent que les antécédents familiaux d’HTA concernent 37,6% des cas. Si vos parents ou frères et sœurs sont hypertendus, vous avez plus de risques de le devenir. Mais l’hérédité n’est pas une fatalité : un mode de vie sain peut prévenir ou retarder l’apparition de la maladie.
L’hypertension artérielle n’est plus une fatalité au Sénégal. En apprenant à reconnaître ses signes silencieux et en adoptant des habitudes de prévention adaptées à notre mode de vie, vous pouvez protéger votre santé cardiovasculaire.
Faites contrôler votre tension au moins une fois par an, ou immédiatement si vous ressentez plusieurs de ces signes. Votre cœur, votre cerveau et vos reins vous en remercieront.
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Sources :
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