Moussa, 45 ans, comptable dans une entreprise du Plateau, menait une vie normale jusqu’à ce contrôle médical de routine. “Votre glycémie est à 1,8 g/L, vous êtes diabétique”, lui annonce le médecin. Comme lui, 1 Sénégalais sur 20 découvre son diabète par hasard, souvent quand des complications apparaissent déjà.
Pourtant, le diabète n’est pas une condamnation. C’est une maladie chronique qui se contrôle parfaitement quand on sait comment s’y prendre. La preuve ? Amadou, deux ans plus tard, a retrouvé une glycémie normale et vit pleinement sa vie, simplement en adaptant quelques habitudes à son quotidien dakarois.
Que vous veniez d’apprendre que vous êtes diabétique, que vous vous posiez des questions sur cette maladie qui touche de plus en plus de Sénégalais, ou que vous vouliez protéger votre famille, ce guide vous donnera toutes les clés pour comprendre et agir efficacement.
Imaginez votre corps comme une maison et le glucose (le sucre) comme l’électricité qui l’alimente. L’insuline, produite par le pancréas, joue le rôle de l’interrupteur qui permet au glucose d’entrer dans vos cellules pour les nourrir.
Quand vous êtes diabétique, cet “interrupteur” fonctionne mal. Soit votre pancréas ne produit plus assez d’insuline, soit vos cellules n’y répondent plus correctement. Résultat : le glucose s’accumule dans votre sang au lieu de nourrir vos organes, comme l’électricité qui ne pourrait plus alimenter les appareils de votre maison.
Les deux types principaux au Sénégal :
Le diabète de type 1 représente seulement 5% des cas au Sénégal. Il apparaît généralement avant 30 ans quand le pancréas arrête complètement de produire de l’insuline. Ces personnes ont besoin d’injections d’insuline quotidiennes.
Le diabète de type 2 concerne 95% des diabétiques sénégalais. Il se développe progressivement, souvent après 40 ans, quand le pancréas s’épuise ou que les cellules deviennent résistantes à l’insuline. C’est celui lié à notre mode de vie et notre alimentation.
Il existe aussi le diabète gestationnel qui peut apparaître pendant la grossesse et disparaître après l’accouchement, mais qui augmente le risque de développer un diabète de type 2 plus tard.
La bonne nouvelle ? Le diabète de type 2, le plus fréquent, peut être prévenu et même parfois réversible s’il est détecté suffisamment tôt et pris en charge correctement.
Le diabète est surnommé le “tueur silencieux” car il peut évoluer pendant des années sans symptômes évidents. Voici les signaux d’alarme à ne jamais ignorer :
Une soif excessive et persistante
Vous buvez 3 litres d’eau par jour même quand il ne fait pas particulièrement chaud ? Vous ressentez une sensation de bouche sèche constante ? C’est peut-être votre corps qui tente d’éliminer l’excès de glucose par les urines, provoquant une déshydratation.
Fatou, secrétaire à Almadies, raconte : “Je vidais ma bouteille d’eau avant 10h du matin et j’avais encore soif. Mes collègues plaisantaient en disant que j’étais devenue un chameau !”
Des urines fréquentes, surtout la nuit
Vous vous levez 3 à 4 fois par nuit pour uriner ? Le volume est anormalement important ? Vos reins tentent d’éliminer l’excès de sucre, vous obligeant à des passages fréquents aux toilettes.
Une fatigue inexpliquée après les repas
Cette somnolence intense après un bon bol de thiéboudienne n’est peut-être pas normale. Quand le glucose ne peut plus nourrir vos cellules correctement, vous ressentez une fatigue profonde, particulièrement après les repas riches en féculents.
Des troubles visuels intermittents
Vision floue après avoir bu un bissap très sucré ? Difficulté à lire l’écran de votre ordinateur en fin de journée ? L’excès de glucose peut faire gonfler le cristallin de vos yeux, provoquant des troubles de la vue temporaires.
Une cicatrisation lente
Cette petite coupure qui met des semaines à guérir, ces mycoses qui persistent malgré les traitements, ces infections cutanées récurrentes… Le diabète ralentit la cicatrisation et favorise les infections.
Si vous présentez ces signes, consultez un médecin dans les 48 heures :
Au Sénégal, l’hérédité joue un rôle majeur dans le diabète. Si vos parents ou grands-parents sont diabétiques, votre risque est multiplié par 5. Cette prédisposition génétique est particulièrement marquée dans les populations africaines.
Selon le Dr Ndiaye du service d’endocrinologie de Fann : “Nous conseillons un dépistage systématique dès 25 ans pour toute personne ayant des antécédents familiaux de diabète.”
La vie moderne à Dakar favorise malheureusement l’apparition du diabète :
La sédentarité généralisée : Entre le travail de bureau climatisé, les transports en commun bondés et la chaleur qui décourage l’activité physique, beaucoup de Dakarois bougent moins de 30 minutes par jour.
Le stress chronique : Les embouteillages quotidiens sur la VDN, la pression du travail au Plateau, les responsabilités familiales élargies… Ce stress permanent fait monter la glycémie.
Notre alimentation sénégalaise s’est transformée, pas toujours dans le bon sens :
Le riz blanc raffiné est devenu la base de notre alimentation, remplaçant progressivement les céréales locales comme le mil ou le fonio, pourtant moins glycémiques.
Le sucre s’est invité partout : Dans l’ataya que nous buvons 3 fois par jour, dans le bissap servi lors des cérémonies, dans les pâtisseries de Touba devenues incontournables.
Les portions ont grossi avec l’urbanisation. La culture du partage, belle tradition sénégalaise, peut mener à la suralimentation quand elle n’est plus régulée par l’activité physique d’autrefois.
Le climat tropical joue aussi son rôle. La déshydratation chronique, fréquente par forte chaleur, peut perturber la régulation de la glycémie. De plus, la pollution urbaine croissante de Dakar crée un état d’inflammation chronique dans l’organisme, terrain favorable au diabète.
La glycémie à jeun reste l’examen de référence. Vous devez être à jeun depuis au moins 8 heures. Les valeurs normales :
L’hémoglobine glyquée (HbA1c) présente l’avantage de ne pas nécessiter d’être à jeun. Elle reflète votre glycémie moyenne sur les 2-3 derniers mois :
Secteur public (plus accessible financièrement) :
Secteur privé (plus rapide) :
Coûts indicatifs :
Nouveautés pratiques : Plusieurs pharmacies du Plateau et d’Almadies proposent maintenant des tests glycémiques rapides pour un premier dépistage, et certains laboratoires offrent des services à domicile.
Recevoir un diagnostic de diabète peut faire peur, mais rassurez-vous : des millions de personnes dans le monde vivent parfaitement bien avec cette maladie. Au Sénégal, avec quelques adaptations intelligentes de nos habitudes, il est tout à fait possible de maintenir une glycémie normale et une qualité de vie excellente.
Bonne nouvelle : vous n’avez pas besoin d’abandonner nos plats traditionnels ! Il suffit de les adapter intelligemment.
Pour la thiéboudienne : Remplacez progressivement le riz blanc par du riz complet ou, encore mieux, par du fonio (céréale locale à index glycémique bas). Réduisez l’huile de moitié et doublez la quantité de légumes. Le poisson reste parfait, riche en protéines et omégas 3.
Pour le mafé : Privilégiez les morceaux de viande maigre, augmentez considérablement les légumes (aubergines, gombo, carottes) et modérez les arachides. Servez avec du fonio ou du mil plutôt qu’avec du riz blanc.
Pour le petit-déjeuner : Troqué le pain blanc-confiture contre du pain complet avec de l’avocat et des œufs. Remplacez le café très sucré par un thé léger ou un bissap sans sucre ajouté.
L’ataya : Limitez-vous à 1-2 verres par jour maximum et supprimez progressivement le sucre. Vous pouvez utiliser des édulcorants naturels comme la stévia.
Le bissap : Cette boisson locale est excellente pour la santé… à condition de la consommer non sucrée ou très légèrement sucrée. Elle est riche en antioxydants bénéfiques pour les diabétiques.
L’hydratation : Avec la chaleur sénégalaise, vous devez boire 2,5 à 3 litres d’eau pure par jour. La déshydratation fait monter la glycémie.
La marche matinale : Profitez de la fraîcheur entre 6h et 7h pour marcher sur la Corniche ou dans votre quartier. 30 minutes suffisent pour faire baisser naturellement votre glycémie.
La natation : Si vous en avez la possibilité, les centres aquatiques d’Almadies offrent un exercice complet, doux pour les articulations et rafraîchissant.
Les exercices à domicile : Pas besoin de salle de sport coûteuse ! Des exercices simples dans votre salon climatisé, 20 minutes par jour, peuvent faire des merveilles.
Votre médecin traitant : Consultation au minimum tous les 3 mois pour ajuster le traitement selon vos résultats.
Les spécialistes : Rendez-vous annuel chez l’ophtalmologue (le diabète peut affecter la vue) et le cardiologue (protection cardiovasculaire).
Le laboratoire : HbA1c tous les 6 mois pour évaluer l’équilibre de votre diabète.
Pour un suivi optimal du diabète, la télémédecine représente une vraie avancée. Des solutions comme Reliance Health permettent des consultations 24/7, évitant les déplacements répétés dans les embouteillages dakarois.
Informer votre famille : Expliquez-leur votre maladie pour qu’ils comprennent vos nouvelles habitudes alimentaires et vous soutiennent.
Au travail : Si nécessaire, informez votre employeur pour obtenir des aménagements (pauses régulières pour vérifier votre glycémie, accès au frigo pour l’insuline).
Pendant le Ramadan : Consultez absolument votre médecin avant le jeûne. Selon votre traitement et l’équilibre de votre diabète, des adaptations seront nécessaires pour jeûner en sécurité.
Le diabète de type 1 nécessite un traitement à vie. Pour le diabète de type 2, la situation est plus encourageante : s’il est détecté au stade pré-diabète ou diabète récent, il peut être “mis en rémission” avec des changements de mode de vie drastiques. Même établi depuis longtemps, il peut être si bien contrôlé que les complications sont évitées.
Consultez absolument votre médecin 1 mois avant le Ramadan. Selon votre traitement (médicaments ou insuline), des adaptations seront nécessaires. Certains diabétiques peuvent jeûner en sécurité avec un suivi médical, d’autres doivent s’abstenir. La religion prévoir des exceptions pour les personnes malades.
Vous pouvez consommer nos fruits locaux avec modération ! Privilégiez les fruits moins sucrés comme la papaye verte, l’avocat, ou les goyaves pas trop mûres. Pour les mangues très sucrées, limitez-vous à quelques morceaux et consommez-les après un repas équilibré pour ralentir l’absorption du sucre.
Le coût varie selon la sévérité. Pour un diabète de type 2 bien équilibré : 15000 à 30000 FCFA par mois (médicaments + consultations + examens). Pour un diabète nécessitant de l’insuline : 40000 à 80000 FCFA. Les assurances santé modernes couvrent généralement 50 à 80% de ces frais.
Oui, mais pas n’importe comment ! Remplacez le riz blanc par du riz complet, réduisez les portions (1/4 de votre assiette maximum) et associez-le toujours avec beaucoup de légumes et des protéines. Le fonio, céréale sénégalaise ancestrale, est une excellente alternative moins glycémique.
Le diabète au Sénégal n’est plus une fatalité silencieuse. Avec les bonnes informations et un accompagnement adapté, vous pouvez :
L’essentiel est d’agir dès les premiers signes d’alerte. Un simple test de glycémie peut vous éviter des années de complications et vous permettre de reprendre le contrôle de votre santé.
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Sources :
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